Oralité

L’ergothérapie pour rééduquer les troubles de l’Oralité

Les troubles de l’Oralité : Késako ?

Le trouble de l’oralité pédiatrique est également appelé syndrome de dysoralité sensorielle, phobie alimentaire, hypersélectivité alimentaire, troubles de la déglutition, anorexie…

Il s’agit de l’ensemble des difficultés à s’alimenter par voie orale, de manière qualitative ou quantitative, pouvant entraver le développement nutritionnel, psychomoteur et psycho affectif de l’enfant, et survenant dès les premières années de vie.

Ce trouble est détaillé dans le référentiel médical du DSM-5 :

“Trouble de l’alimentation ou de l’ingestion d’aliments qui se manifeste par une incapacité persistante
à atteindre les besoins nutritionnels et/ou énergétiques proposés, associé à un ou plusieurs des
éléments suivants :
1. Perte de poids significative ou incapacité d’atteindre le poids attendu ou fléchissement de la courbe de croissance
2. Déficit nutritionnel significatif
3. Nécessité d’une nutrition entérale par sonde ou de compléments alimentaires oraux
4. Altération nette du fonctionnement psychosocial.”

De manière plus précise, il s’agit d’un trouble de la sélectivité alimentaire associé à une angoisse importante survenant au contact des nouveaux aliments.

Chez le nouveau-né, ce trouble peut se caractériser par des difficultés à téter, à prendre le biberon ou à l’accepter en bouche.

Plus tard, l’enfant refuse les aliments en morceau, ou les textures mixtes (purée avec morceaux, yaourt avec morceaux de fruits). Il a un panel de moins de 20 aliments acceptés en bouche. Il présente des signes d’aversion lorsque l’on propose de nouveaux aliments, qui peuvent aller jusqu’au réflexe nauséeux, ou même régurgitation. Ces signes peuvent survenir à l’approche de la cuillère, mais également à la simple vue de l’aliment.

Les repas deviennent souvent un moment de stress et d’angoisse chez l’enfant, et chez les parents. La prise alimentaire est difficile et synonyme de bataille acharnée pour tenter d’alimenter un petit dans le refus.

On le sait, penser ou dire que son enfant à un trouble alimentaire n’est pas facile…

“Il fait des caprices !”

“C’est juste un petit mangeur”

“Si tu ne le forces pas, il ne s’habituera jamais au gout !”

“Ca va s’améliorer, laisse lui du temps.”

Le diagnostic de trouble de l’oralité est posé par un médecin, pédiatre, neuropédiatre, pédopsychiatre… après des examens permettant d’approfondir le diagnostic différentiel. Il cherchera donc a écarter une cause traumatique ou organique, tout en évaluant le retentissement des difficultés sur le développement de l’enfant.

L’accompagnement des enfants avec trouble de l’oralité est pluridisciplinaire. Toutes les spécialités sont concernées et interviennent non seulement sur des champs de compétences différents, mais complémentaires, œuvrant dans des objectifs communs.

L’ergothérapeute, spécialiste des activités de vie quotidienne, a un rôle clef dans l’accompagnement de ces enfants et de leurs familles. Le repas est un moment très important sur le plan social, synonyme de convivialité, de bonne santé et de plaisir, mais pour y parvenir les enfants TOA doivent être accompagnés.

Avant de manger, il faut pouvoir mouvoir son corps dans l’espace et maintenir une posture adaptée, ressentir les textures, les odeurs, tolérer les aliments en bouche, connaitre et utiliser les couverts… Autant de domaines sensorimoteurs qui constituent l’essence même de l’ergothérapie !

Dans le cadre du TOA, un suivi en ergothérapie peut prendre différentes formes :

  • Durant des séances individuelles, l’ergothérapeute évaluera la motricité, le vécu sensoriel, les outils utilisés, les praxies, et aura pour objectif de faire évoluer les capacités de l’enfant en utilisant des jeux. Il proposera également des adaptations du quotidien, en lien avec les habitudes de vie de la famille, pour tenter de limiter les difficultés de prise de repas et rendre ce moment plus agréable.
  • Dans les séances collectives, l’ergothérapeute pourra proposer des activités de découverte des textures et des aliments autour d’ateliers ludiques (cuisine, parcours moteurs, jeux). L’objectif sera alors d’utiliser le groupe comme facilitateur des échanges et des nouvelles expériences sensorimotrices, tout en dédramatisant la prise alimentaire.

N’hésitez pas à nous contacter pour plus d’informations !

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